Dans la presse (1)
Dans la presse (1)
Knack, Els Van Steenberghe (15/10/2011)
Koe de Joe
Knack, Els Van Steenberghe (15/10/2011)

De KOE se déchaîne dans une belle critique de la vie mondaine occidentale

Elle enfile une petite culotte d’un blanc virginal. S’avance d’un air bravache, les jambes moulées dans des bottes laquées rouges. Un large sourire s’étale sur ses lèvres rouge vif. Natali Broods brille absolument dans son rôle dans La reconstruction de l’Occident – Rouge de la compagnie de KOE. Rouge est après Blanc – où tout était innocence, pureté, authenticité - et avant Noir le deuxième volet de la trilogie dans laquelle Peter Van den Eede, Willem de Wolf et Natali Broods se livrent à une réflexion sur la pensée occidentale, l’auscultent et l’analysent sur scène. Grandiose, captivant et sur le fil du rasoir.
S’inspirant des lèvres pleines de Liz Taylor, décédée cette année, et de sa vie romantique - huit mariages, sept divorces et l’alcool -, les acteurs comparent leurs vies et leurs aspirations à celles de ‘la’ Taylor. Dans le style pur et comique propre à de KOE, ces trois-là louvoient de scène en scène parmi le désordre du podium. L’une ou l’autre pièce du décor fait encore référence à Blanc, comme le sous-vêtement immaculé ou les panneaux blancs, mais le siège au design tape-à-l’œil en forme de chien, les grappes de lampes et naturellement les multiples bidons de vin ne laissent planer aucun doute sur le sujet de Rood.
Cette pièce est pour de KOE l’excuse idéale pour pointer du doigt le style de vie outré des Occidentaux qui détruisent aussi bien l’environnement que l’économie. Les joyeux drilles de la compagnie se déchaînent dans des discussions hilarantes, mais parfois aussi trop transparentes ou trop longues sur les chats abatteurs d’oiseaux ou les truffes puantes. Leur plaisir de jouer est évident, même dans les scènes où Broods et Van den Eede laissent apparaître leur face la plus sensuelle, la plus poétique. Rood, c’est donc du de KOE dans toute sa beauté : absurde, comique, tragique, philosophique, critique et délicieusement grotesque.