Dans ce premier volet, Blanc, nous recherchons une nouvelle candeur, nous tentons de remonter à l’Occident blanc sans idéologie – pour nous, en tout cas, à l'époque – de notre jeunesse. Nous voulons voir si nous tenons le coup et pendant combien de temps, à raconter sans arrière-pensée, sans agenda politique et sans obscur jargon artistique. Voir si nous pouvons encore faire preuve de candeur, si nous pouvons être blancs comme neige.
A : Ah bon, tu mets cette musique ?
B : Oui, je veux que ça commence comme ça. Un moment de silence, pour commencer...
puis très doucement, la musique qui démarre.
A : J’sais pas. On pourrait y voir une certaine ironie.
B : Ca n’a rien d’ironique pour moi...
Pour moi, c’est quelque chose d’authentique
Quelque chose de profond…
Quelque chose qui remonte très loin.
A : Mais ça, ils ne le savent pas, non ?
B: Je le dirai après.
A : Tu diras quoi ?
B : Que ça remonte à mes six ans…
Et que mon père vient juste de rentrer du travail...
Qu’il se repose sur le divan...
Et qu’il me laisse m’allonger à côté de lui…
Et que j’enfonce mon nez dans son aisselle odorante de sueur...
Et qu’à la radio, on passe ce morceau.
Je me sens alors en totale sécurité…
Et en même temps plein d’espoir.
A : J’sais pas...
B : On peut quand même essayer, non ?
C’est maintenant ou jamais…
Les objections, c’est pour la deuxième et la troisième partie de la trilogie.
A : Je ne sais pas si tu vas y arriver.
B : Je te promets de garder mon sérieux.