Dans la presse (5)
Dans la presse (5)
Cartelles.fr, Sarah Authesserre (12/2/2020)
La Dépêche, Pascal Alquier (11/2/2020)
Intramuros (11/2/2020)
Le Clou dans la Planche, Stéphanie Chomienne (9/2/2020)
RadioRadio Toulouse, Un cactus à l'entreacte (9/2/2020)
Quêtes d’identité
Intramuros (11/2/2020)

Beckett Boulevard, création au Théâtre Garonne de la version française de « la pièce mal faite » de la compagnie flamande De Koe.

Compagnie créée en 1989 par Peter Van den Eede et Bas Teeken, deux étudiants au Conservatoire d’Anvers, De Koe défend un théâtre sans artifices et le plus transparent possible, épuré. Il s’agit pour les acteurs d’explorer sur le plateau la nature profonde de l’être humain, dévoilée au public à travers un langage poétique mais aussi empreint d’humour. Là encore, les conventions théâtrales sont renversées, notamment par la prise à partie du public. De Thomas Bernhard à Schopenhauer, en passant par Montaigne et Handke, c’est toujours la soif jamais étanchée d’émouvoir et de troubler les spectateurs qui apparaît en filigrane dans le travail de la compagnie. De Koe est de retour au Théâtre Garonne pour la création en langue française de “Beckett Boulevard”, spectacle qualifié de « pièce mal faite », qui met en scène un couple de comédiens récemment divorcé et un serveur dans un restaurant. Où les comédiens tentent de mettre en lumière qui ils sont réellement, à la fois à travers leur personnage mais aussi en exploitant leur propre position de personnalités publiques. Ils illustrent ainsi la quête d'une identité, de “racines”, de quelque chose d'inaliénable pouvant être appelé le “moi”. Or, le héros typique des œuvres de Samuel Beckett est un homme qui voit s'effriter toujours davantage son identité : plus il en parle et moins il réussit à dire quelque chose. Inspirée notamment par Richard Sennett et son étude “Les Tyrannies de l'intimité”, la Compagnie De Koe se lance ici dans une critique acérée du jeu social, où la sincérité grincheuse et la quête pitoyable de « qui nous sommes réellement », encouragée par les médias, est source de confrontations non souhaitées, de révélations inutiles et blessantes et d'autres afflictions. Sous une forme grossie, “Beckett Boulevard” explore « la désolante construction de nos identités contemporaines ».